Le Grand Cercle des Vins de Bordeaux, bien que déjà initié en 2002, a vu le jour en juin 2013 grâce à la volonté d’Alain Raynaud, son président et fondateur, d’unir sous une même entité des vins de la Rive Droite et de la Rive Gauche.

Il regroupe à ce jour les 113 châteaux du Cercle Rive Droite et les 51 du Cercle Rive Gauche. Dans la diversité et la complémentarité des appellations, des terroirs et des hommes, avec près de 160 crus, le Grand Cercle propose une vitrine de vins de Bordeaux sélectionnés pour leur grande qualité.

Leurs actions s’articulent de la dégustation/sélection à la promotion des vins primeurs aux vins « livrables » pour les professionnels et les particuliers. Le cercle est également actif dans le milieu de la formation et propose aux professionnels du secteur (grossistes, cavistes, sommeliers, ..), des masterclass à travers toute l’Europe. Ce fut le cas dernièrement à Bruxelles BOZAR (ou Beaux-Arts, cette orthographe choquera moins la délégation bordelaise venue en nombre), où une douzaine de Châteaux étaient représentés avec, pour chacun, deux vins en dégustation.

Il y a des dégustations qui ont l’art de vous remettre en question. D’abord sur votre ressenti à l’égard d’une région ou d’une série d’appellations; ensuite sur votre positionnement professionnel (…). La présentation du millésime 2017 d’une sélection de crus (rives droite et gauche) s’est déroulée en deux phases entrecoupées d’un walking dinner bien sympathique.
On ne va pas les passer tous en revue car il y a énormément à dire, mais épinglons quelques cuvées.


Malgré un millésime compliqué (gel), le Château de Reignac confirme sa capacité à produire de superbes vins à la fois fruités et structurés, emprunts de fraîcheur, d’élégance et de longueur. Bien que la lumière était davantage pointée sur le Grand Vin 2017, la cuvée Balthus (2016 et 2011) était proposée. Un merlot dont la fermentation alcoolique se fait en barrique et qui présente un potentiel incroyable !


J’ai beaucoup apprécié le Château de Pressac qui, pour la petite histoire est lié de façon lointaine à l’importation du malbec du Quercy dans la région bordelaise (Malbec qui porte le nom de Noir de Pressac localement). Ce vin parcellaire présente un superbe équilibre acidité/alcool/structure tannique. A suivre.


Mention également pour le Château La Rose Perrière en Lussac St-Emilion. 80% merlot issus d’un plateau calcaire vendangés « tardivement », ferm. alc. en barrique de 500L, élevage en fûts neufs et barriques 500L. Une méthode de vinification axée sur l’extraction maximale afin d’offrir une structure consistante et pérenne.


Le Château de Rouillac a présenté quant à lui, un vin atypique de son appellation (Pessac-Léognan). Cela peut déstabiliser au demeurant mais le résultat est séduisant. Un visuel peu concentré (proportion de jus de presse), mais une bouche fruitée, gourmande (et longue) à souhait. Un vin peut être un peu plus « féminin » mais qui mérite notre attention.


Enfin, mon coup de coeur, le Château Dalem, en AOC Fronsac. Un domaine de 16ha récemment porté à 40ha par Brigitte Rullier-Loussert et qui exploite à merveille son terroir, la molasse du fronsadais, réservoir de fraîcheur.
Un vin d’une élégance rare aux tanins soyeux comme je les aime. Le domaine possède encore quelques anciens millésimes en magnum. Le 2002 est de toute beauté, on y reviendra !


Bref, d’une façon générale, c’est la rive droite qui a eu ma préférence aujourd’hui. Merci à Vinopress pour l’organisation de ce masterclass.